Le compagnonnage est un système de transmission de connaissances et de formation à un métier. Il a été voulu dans l’optique de sa création, que les plus anciens forment les plus jeunes à leur art et leur permettent surtout d’acquérir différentes techniques en effectuant un tour de France. Un parcours à la fois physique et psychique puisqu’il faut à chaque fois se renouveler et se réinsérer dans une entreprise ou un atelier afin de pouvoir comprendre et acquérir leur savoir. C’est un bel exemple de passation de flambeau entre la nouvelle et l’ancienne génération.
Les Compagnons du devoir et du Tour de France proposent des formations en alternances dans plus de 29 métiers. Mais il y a quelques règles et étapes à franchir avant de pouvoir rentrer dans le compagnonnage. IL ne suffit pas simplement de poser un dossier de candidature. Nous parlons ici de l’élite des métiers et les places sont comptées. La seule chose qui est changée, est qu’il est possible de rentrer à tous niveaux scolaires, de la fin de la troisième au post-bac.
Quelles sont les conditions pour rentrer ?
Normalement, un affilié ou un aspirant doit avoir moins de 22 ans. Avec la complexification des diplômes de l’Education Nationale, il existe désormais trois cas de figures pour les jeune souhaitant postulés aux compagnons.
Pour ceux venant après la troisième, ils entrant en apprentissage. Ils peuvent donc préparer l’option d’un diplôme en 2 ou 3 ans en alternance. Pour ceux ayant un bac général ou technologique, vous allez entrer en phase de préparation à un métier. Vous allez donc apprendre un métier manuel en alternance pour obtenir en 1 ou 2 ans un CAP ou BEP. Enfin, pour ceux ayant déjà un premier diplôme dans le métier, vous allez pouvoir vous perfectionner au sein du grand réseau des compagnons et ainsi pouvoir accéder à une licence professionnelle.
Il est également possible d’entrer dans le compagnonnage après 22 ans. Vous tombez dans le dispositif de la formation pour adulte. Vous avez donc également avoir accès aux 29 métiers qui sont répertoriés au sein de cette congrégation.
Afin de pouvoir avoir accès aux formations des Compagnons du Devoir, vous devez au préalable effectuer une maquette d’adoption qui sera alors examinée et jugée par vos futurs pères. Le comportement ainsi que l’attitude et la motivation sont des choses très importantes. Les valeurs, les rapports humaines et l’esprit de communauté sont des choses primordiales pour ceux qui la composent.
Un voyage humain et enrichissant :
Après avoir été accepté au sein de la communauté, l’apprenti va pouvoir commencer son voyage qui va durer plusieurs années. Il va aller se former auprès des meilleurs ouvriers de France et ainsi acquérir des techniques parfois inédites qu’il pourra à son tour transmettre à ses futurs apprentis. Pour devenir un compagnon, il faut réaliser un « chef d’œuvre » qui se sera comme le point d’aboutissement de ce voyage initiatique.
Tous les compagnons décrivent ce voyage comme une aventure qui a transformé leur vie. C’est une expérience unique qui enrichi l’âme à la fois de manière technique et humaine. C’est des années de partage avec des passionnés du même domaine que vous et qui vous transmettent l’âme et l’histoire du métier que vous uni. Ce Tour de France est une tradition héritée du Moyen-Age où l’ouvrier allait perfectionner d’atelier en atelier. Cela a permis de faire voyager toutes les techniques des différents territoires du pays. Une transmission orale et physique qui n’a jamais eu besoin d’être couchée sur papier. Avec la mondialisation et l’ouverture au monde, ce Tour de France a dépassé nos frontières et désormais, il est possible de partir à l’étranger effectuer des stages. Cette internationalisation de ce compagnonnage montre bien la capacité d’évolution et d’adaptation d’une coutume ancestrale au monde moderne. De même, la féminisation est de plus en plus engagée et les femmes sont de plus en plus représentées au sein des compagnons.
Les compagnons ont toujours cultivé des valeurs esthétiques, de richesse et de l’expérience pour atteindre la perfection dans leur travail et dans leur « art ». C’est un certain dépassement de soi et une notion de maîtrise de son outil qui sont véhiculés. Une école de la vie qui séduit de plus en plus de jeunes chaque année. Leur capacité d’ouverture montre bien que cette communauté n’est pas fermée à l’évolution et sait comprendre les enjeux sociétaires et les mettre en application.